Le Climate Express est un mouvement citoyen en pleine croissance dont l’objectif est une approche solidaire du problème climatique. Maintenant que les chefs d'états se sont engagés par rapport à l'Accord de Paris, le Climate Express met la pression sur les gouvernements belges pour qu'ils joignent les actes à la parole: il est temps d'avoir une politique climatique véritablement ambitieuse et juste!
Six revendications concrètes seront présentées aux politiciens belges.
Nous avons besoin d’un changement de voie. Vers une économie où non le profit, mais l’homme et l’environnement sont au centre des intérêts. Vers une démocratie qui va au-delà du vote aux élections tous les 5 ans. Nous voulons une démocratie participative, faite pour et par les citoyens. Une société dans laquelle tout le monde décide de la voie que nous allons emprunter et dans laquelle nos besoins fondamentaux comme l’eau, l’énergie et la mobilité sont aux mains de la communauté. Une société équitable dans laquelle la solidarité dominent pour les générations actuelles et futures, ainsi que le respect pour les limites écologiques de notre planète.
L’inégalité est un fil rouge à travers l’histoire climatique. Partout dans le monde, les plus grandes victimes du changement climatique sont et seront les gens en bas de l'échelle sociale, bien qu’ils en soient les moins responsables. En période de catastrophes et adversités, racismes et discriminations pointent aussi leurs le bouts du leur nez. Le combat pour la durabilité est donc aussi une lutte pour une société chaleureuse et solidaire. Les travailleurs de l’industrie fossile et nucléaire ne peuvent pas être les laissés-pour-compte dans la transition indispensable. Nous souhaitons que les politiques s’engagent contre toute forme de racisme et de discrimination. Ils doivent miser sur une transition juste, avec l’accent sur le dialogue social, et le travail décent. Cela implique des formations pour les travailleurs, le respect pour les droits humains et une protection sociale forte.
Les belles promesses de l’Accord de Paris doivent urgemment être transposées en actions. Nos politiques doivent prendre leurs responsabilités et donc se charger de définir et d’implémenter un Plan National intégré Energie-Climat 2030 ambitieux et juste. Ce Plan doit comporter des objectifs clairs et mesurables pour 2030 et 2050, qui nous mettent sur une trajectoire d’une société qui absorbe plus de carbone que ce qu’elle en émet dans l’atmosphère. Ces diminutions doivent être réalisées par des investissements et des projets dans notre propre pays et non pas par des systèmes dits d’échappatoires tels que l’achat d’air propre dans le Sud. Une politique cohérente implique que les mesures concernant l’énergie, les commerce international, le logement, l’agriculture et l’aménagement du territoire, l’alimentation, et la mobilité contribue à notre ambition climatique.
Ce sont les gens du Sud qui sont le plus vulnérables aux conséquences du réchauffement de la terre, alors qu’ils en sont le moins responsables. Eux aussi ont le droit au développement durable. Nous appelons nos politiques à honorer leurs promesses pour le financement climatique international et même à les revoir à la hausse. Pour atteindre la part équitable qui revient à la Belgique, ils doivent prévoir une feuille de route croissante pour atteindre 500 millions d’euros annuels d’ici 2020 en faisant notamment appel aux sources innovantes de financement (par ex.: taxe sur la transaction financière; réallocation des subsides aux énergies fossiles...). La solidarité internationale signifie également mettre en oeuvre une politique d’asile humaine pour offrir un accueil digne aux réfugiés climatiques.
En 2050 notre énergie doit être 100% renouvelable et notre économie 100% circulaire. Les choix que nous faisons aujourd’hui déterminent notre futur. Investir dans les énergies fossiles, c’est une logique économique du passé. Laissons les carburants fossiles dans le sol et accordons aux réacteurs fissurés un repos bien mérité. L’avenir, c’est le renouvelable, et il commence aujourd’hui! Nous devons mettre en place un système démocratique, où l’énergie est renouvelable avec une utilisation et gestion communautaire, efficace, décentralisée, et démocratique.
Nous attendons de la délégation belge qu’elle joue un rôle important, aux avant-postes de la politique climatique de l’Union européenne afin de passer à la vitesse supérieure dans les négociations climatiques internationales. Nos politiques doivent choisir la position des pays les plus vulnérables, qui demandent une limitation du réchauffement climatique bien en-dessous de 1,5°C. Un accord international fort signifie aussi un accord climatique contraignant avec des mécanismes de sanctions. En plus, des critères climatiques et de durabilité doivent être établis dans les négociations concernant les traités commerciaux internationaux. En conclusion, nous nous posons de sérieuses questions à la présence prédominante des différentes multinationales aux sommets climatiques. Nous appelons donc nos leaders politiques à choisir des partenaires crédibles pour les négociations climatiques.
De plus en plus de personnes contribuent au monde de demain. Les initiatives positives pour le climat et la société se multiplient. Pensez aux coopératives énergétiques, aux potagers urbains, aux expériences avec la semaine de 30 heures, aux villes neutres pour le climat, aux circuits monétaires alternatifs, au modèle du kiwi et bien plus encore. Nous construisons un monde meilleur dans les groupes de voisinage, les coopératives, les villes et les pays progressistes. Ces dernières années, deux fois plus d'investissements ont été investis dans les énergies renouvelables que dans les combustibles fossiles. Toutes ces initiatives prouvent que d'autres formes de coopération et de collaboration sont possibles et à notre portée.
Pourtant, nous ne sommes pas du tout sur la bonne voie. Pour concrétiser l'ambition de l'accord de Paris sur le climat - limiter le réchauffement climatique à 1,5 ° C - les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum avant 2020, puis chuter rapidement jusqu'à zéro, voire afficher des émissions négatives au milieu de ce siècle. Malheureusement, l'accord est aussi fort dans sa rhétorique que faible dans ses engagements concrets. Avec les promesses qui sont maintenant sur la table, la politique mondiale nous envoie vers un réchauffement de 3 ° C [2,6 - 4 ° C]. En outre, l'accord de Paris est un compromis politique et il est clair pour les scientifiques que même le réchauffement climatique actuel à 1 ° C a déjà de graves conséquences. Les pays les plus vulnérables se font donc concurrence pour obtenir un réchauffement maximal "très inférieur à 1,5 ° C". Cet objectif renforcé exige des efforts énormes en peu de temps. Les années à venir vont donc déterminer nos chances de contrer, ou en tous cas freiner, le réchauffement climatique. Chaque nouvelle centrale ou pipeline fossile que nous construisons aujourd'hui fera partie de notre bouquet énergétique pour les décennies à venir. Il n'y a plus de temps pour un décompte, pas d'excuse pour le report. Il est temps de procéder à un changement radical, un changement de cap social.
Les problèmes majeurs nécessitent des solutions majeures. Le défi est énorme et nos efforts individuels ne suffisent pas. Pour une transition juste vers une société durable, nous avons besoin d'une action collective d'une ampleur sans précédent. Cela n'est possible que par un cadre politique fort, avec des objectifs clairs et des accords contraignants. Un gouvernement qui se retrousse les manches investit dans une politique climatique décisive et réglemente l'industrie des énergies fossiles.
Et il y a un problème pour le moment. L'absence de sens des responsabilités et de vision à long terme des politiciens freine la transition tant attendue. Les puissants groupes de pression et l'élite économique incitent nos décideurs à s'en tenir aux systèmes de combustibles fossiles obsolètes. Alors que les investissements dans les énergies renouvelables sont en augmentation constante, les combustibles fossiles continuent de recevoir une multitude de subventions.
Un changement de cap social est nécessaire. Pas seulement une éolienne ici et un panneau solaire là-bas - et une « turteltaks » par-dessus - mais un vrai changement de trajectoire. Pour une économie où non pas le profit, mais les personnes et l'environnement sont centraux. Nous avons besoin d'une démocratie qui engage davantage le citoyen, qui est appelé à se rendre une fois tous les cinq ans à l'isoloir pour voter. Nous avons besoin d'une politique climatique participative, pour et par le peuple.
Nous voulons des décideurs et des entreprises qui vont au-delà du prochain sondage/pop-poll, et de la cotation en bourse ou des « lois du libre marché ». Il faut un gouvernement qui prend sa place au volant de la société et ose y investir et le réguler. C’est le seul moyen pour que les alternatives naissantes puissent vraiment s’épanouir, et personne ne peut échouer dans la transition vers une société durable.
C'est pourquoi nous nous mobilisons. Et nous avons besoin de tout le monde. Le changement ne tombe pas du ciel. Il arrive lorsque les citoyens s'unissent : la lutte pour le suffrage universel en Belgique, le mouvement des droits civiques aux États-Unis, la résistance de Gandhi, le mouvement des droits des femmes ... L'histoire nous enseigne qu’en agissant à grande échelle, nous pouvons changer l'équilibre et amener la société sur la bonne voie.
Sautez sur le Climate Express et contribuez à un puissant mouvement climatique qui va déterminer le cours de l’Humanité. Grâce à des actions collectives pacifiques, nous servons d’oxygène à un changement mental et politique global. À Varsovie, Paris, Bruxelles, Ostende et Bonn, nous avons formé avec des personnes du monde entier une palette de couleurs de voix dans les rues. Paris était une étape importante. En 2015, 800 000 personnes dans le monde sont descendues dans la rue pour le sommet sur le climat. La politique ne pouvait ignorer ce mouvement et devait se remettre à la page. Les gouvernements du monde entier nous ont présenté un accord mondial sur le climat.
Maintenant, les déclarations qui résonnent doivent être transformées en actions et mesures concrètes. Au moment où le navire commence à changer de cap, il faut augmenter la voilure. Egalement en Belgique ! Nos décideurs doivent travailler de toute urgence à un plan climatique national ambitieux et socialement juste. Les choix que nous faisons aujourd'hui déterminent notre avenir. Nous exigeons du courage de nos politiciens pour remplacer les anciens systèmes de fossiles par une vague d'alternatives durables. Ensemble, nous sommes le vent frais qui emportera le système fossile!